Valère Staraselski

Écrivain, c’est classe
Laurence Gaiffe - Fenêtres sur cours
Janvier 2016 - Mons en Baroeul (59)

Écrivain, c’est classe



Cette année encore, six classes verront leurs textes édités en livre brochés par un imprimeur professionnel.

Valère Staraselski a déjà publié une quinzaine de livres. Face à l’écran, il lit, relit, attentif à l’œuvre en cours... "Les voila aspirés tous les deux. Ils tombent au beau milieu d’un champ de bataille. Des obus claquent, la terre se soulève." Sauf que ce n’est pas son texte qu’il travaille ici. Près de lui, les deux auteurs ont 9-10 ans, les yeux rivés comme les siens à l’écran. C’est leur production qu’ils livrent à l’avis du professionnel. Pas facile. Et pendant de précieuses minutes, ils sont seuls avec lui pour ajouter, enlever, proposer. Onze classes cette année encore sont engagées dans les "stages d’écrivain" de la circonscription de Villeneuve, d’Asq Nord/Mons dans les écoles REP : Hélène Boucher, Montaigne, Ronsard et Provinces. Les élèves consacrent une semaine à l’écriture, à leur enseignant, un auteur et le maître supplémentaire Alain Chevalier. C’est lui qui boucle les dossiers de budget depuis douze ans, auprès de l’Etat, des villes, de la DRAC. C’est lui qui convainc des écrivains devenus amis de revenir aider les collègues en herbe. Didier Daeninckx est venu 8 fois. Thierry Maricourt ou Muriel Diallo sont là encore cette année.

« Que cela reste leur texte »
Des militants à leur manière car largement bénévoles. "L’école est un moment primordial où s’impriment les choses de la vie", commente Valère. Quand il croise d’anciens élèves bien plus tard, le souvenir de cette écriture est intact. Cette année dans le CM1-CM2 de Sébastien Fermen, l’idée de départ est "Un évènement inattendu qui projette les personnages dans le passé de leur ville", explique-t-il, ce qui permet de réinvestir le travail d’histoire du 1er trimestre. Ses élèves par binômes, ont effectué des recherches et lancé leurs premières idées. L’écrivain est accueilli en classe une fois la rédaction bien entamée. Enseignants et écrivains aident chaque groupe "mais de sorte à ce que cela reste leur texte." Les illustrations sont également créées avec l’aide d’auteurs comme Marie-Anne Abestris. Puis le tout est photocopié ou imprimé chez un professionnel et présenté en juin lors du "Créalivres". C’est aux familles d’être bluffées par le résultat. Et les écrivains enchaînent les dédicaces. De 7 à 77 ans