La revanche de Michel-Ange, suivi de Vivre intensément repose, par Valère Staraselski (*)
Valère Staraselski est un écrivain talentueux qui, en 2018, a obtenu le prix littéraire de la LICRA - Paris pour son roman « Le Parlement des cigognes ». Un très beau texte dans lequel, à travers les pérégrinations d’un groupe de jeunes gens en Pologne, notamment à Cracovie, dans le quartier juif de Casimir,il abordait la question dramatique de la Shoah. (1)
C’est un tout autre style qu’il nous propose dans le recueil de nouvelles qui vient de paraître, textes écrits dans les années 90 et réunis en deux ensembles : « La revanche de Michel-Ange » et « Vivre intensément repose ».
« Le gant » nous propose un retour sur le passé, et « Avenue des peupliers » nous parle de Jean-Luc Pinson écroué à Fleury-Mérogis.
Voici « La revanche de Michel-Ange » avec les tribulation d’un écrivain, Philippe Mariani à Venise, « Constant Fresnoy », histoire d’un jeune homme engagé au cabinet du maire de Romainville, « Vivre intensément repose » avec les aventures de Lise et de Vincent et une incursion au Salon du Livre de Montcorbier, « L’anniversaire » qui nous décrit monsieur Briand et ses chats, Anthracite, Vladimir et Youpi, « Sous le réverbère », un voyage en voiture avec Michel Dujardin, un « philosophe », « Les barricades mystérieuses », portrait d’un vieil avocat et de son entourage, « Paris, Perpignan, la maîtresse m’a dit… », où l’on découvre Louis , le petit Zaïrois.
Dans « La barricade Perronet », on évoque la figure de Louise Michel et « Le jeune inconnu », un très court récit évoque le suicide d’un jeune inconnu.
Deux des récits abordent des questions en rapport avec le judaïsme : « Les arènes de Nîmes » qui, tout en nous faisant découvrir Zahia, une italo-kabyle, sa famille et ses amis, traite de la Shoah par le biais d’un échange de courriers autour de l’organisation d’une journée nationale de commémoration de la Shoah et des victimes du nazisme dans l’Éducation nationale. Avec cette question récurrente : La Shoah a-t-elle été un génocide unique dans l’histoire de l’humanité.
Dans « La commande », entre Cogolin, Port Grimaud, Saint-Tropez, Ramatuelle et la tombe de Gérard Philippe, on évoque le camp de concentration de Sachsenhausen.
Original. À découvrir.
Jean-Pierre Allali
(*) Éditions La Passe du Vent. Préface de Bernard Giusti. 2019. 284 pages. 15 €.
(1) "Le Parlement des cigognes". Éditions du cherche midi, 2017. Voir notre recension dans la Newsletter du CRIF en date du 20 mars 2018.