Valère Staraselski

Le Parlement des cigognes
Franck Jakubek - "Les plaies de Cracovie"

Liberté hebdo-septembre 2017

Avec les cigognes, Avec son précédent roman "Sur les toits d’Innsbruck", Valère Staraselski nous contait la nature via la rencontre d’une jeune femme, née en Allemagne de l’Est, et d’un randonneur français, dans le sublime décor des Alpes et duTyrol. Un plaidoyer poétique, romantique, moderne sur la façon dont nous traversons désormais le monde.

Pour cette rentrée, Valère Staraselski nous offre un neuvième roman chargé d’histoire,dans les gouffres de l’horreur nazie. "Le parlement des cigognes", édité au cherche midi, joue sur un autre registre. Il plonge un groupe de jeunes français, en stage dans l’hôtellerie àCracovie, de l’insouciance de la jeunesse à la découverte et [la connaissance du pire crime de l’histoire de l’Humanité].

Ils croisent dans le musée des Beaux-Arts, devant un tableau de Malecki "Le parlement des cigognes", un noble vieillard, un rescapé, qui va guider leur pas dans une ville inconnue, faisant resurgir du passé, des profondeurs, l’abominable génocide des juifs perpétrés par les nazis avec l’appui des collaborateurs polonais pendant la seconde guerre mondiale. L’insoutenable resurgit au détour d’une rue, d’un fragment de lieu. Et les vies oubliées, amputées du monde, surgissent du néant. Par la voix du vieil homme, revenant sur les pas effacés des suppliciés. Une évocation qui vous prend à la gorge. Un réveil des mémoires salutaire au moment où partout, et surtout en Europe de l’Est, porté par un oubli organisé, renaissent les noirs penchants de la bête immonde.