Valère Staraselski

De Thierry Renard à Valère Staraselski
A propos de Louis Aragon - septembre 2019

J’ai redécouvert La Grande Gaîté, ce lointain ouvrage de Louis Aragon. Cela faisait un moment que je n’y avais pas jeté un œil, que je ne m’étais pas penché dessus.
Quel talent, quelle audace, quelle violence et quelle légèreté en même temps !
Mais pourtant ce n’est pas, là, mon Aragon préféré. Trop d’effets, peut-être. Trop de style, en tout cas. Trop de gratuite provocation.

Aragon fut extrêmement doué, sans doute l’un des plus doués d’entre tous. Mais il n’a, hélas, ni la profondeur ni l’authenticité de quelques-uns de ses plus notoires contemporains. Cependant, certains de ses poèmes demeurent impérissables

Aragon est, pour nous autres, le Poète du vingtième siècle, tout comme Victor Hugo fut celui du dix-neuvième.

Son œuvre littéraire, prise dans son ensemble, est le miroir de ces temps, pour la plupart risqués, où il vécut.

Aragon a tout dépeint, tout décrit. Avec les années, la voix de son chant s’est d’elle-même éclaircie.

Louis Aragon, par-delà ses contradictions les plus nettes et les plus intimes, reste l’un des grands poètes de langue française de toutes les époques.

J’ai redécouvert La Grande Gaîté, recueil énergique malgré l’obligatoire désespoir du poète au moment de son écriture.

L’histoire d’un amour blessé, pour Nane, et d’un suicide manqué, à Venise.

Louis Aragon : bouche d’ombre et de lumière.