Valère Staraselski

Ne pas revenir en arrière !
PCF- 39 -ème Congrès Contribution. 21 janvier 2023

C’est bien la première fois que je suis sollicité voire submergé via des courriels ou des appels sur les réseaux sociaux en faveur d’un texte d’orientation proposé pour un Congrès du Parti communiste français. On me dira tant mieux, c’est l’exercice de la démocratie. Soit ! A noter que la teneur de ces appels m’incitant à soutenir ce texte - « Urgence du communisme- ensemble pour des victoires populaires » semblent dénoter une certaine fébrilité, de mon point de vue, assez inattendue.
En outre, sur la manière, les prises de position que l’on me fait parvenir me font chaque fois l’effet d’émaner de ce que Roland Leroy appelait ironiquement « la fonction d’abord », celle qui use d’arguments d’autorité. Au demeurant, cette proposition alternative (« proposition qui exprime deux affirmations dont l’une exclut l’autre » Grand Robert) au texte adopté par le Conseil national en décembre : « L’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux » ne me semble pas inintéressante en certaines de ses parties, mais que vise -t-elle ?
Par ailleurs, si comme le rappelle un article de L’Huma-magazine du 12 janvier les signataires du texte alternatif « sont majoritairement issus des soutiens de la précédente direction qui avait été devancée lors du dernier Congrès (avec 38% contre 42 %) », le même article oublie de spécifier que l’actuel Conseil national, dont la composition reflète la diversité du Parti d’il y a quatre ans, a cette fois voté le texte proposé à 58 %.
Que s’est-il passé depuis qui explique cette évolution ? Eh bien, ne pas le voir serait comme regarder la réalité avec des peaux de saucisson devant les yeux. Il s’est passé que les initiateurs de ce texte qui « compte nous rappelle l’article de L’Huma-magazine les anciens secrétaires nationaux Pierre Laurent et Marie-George Buffet, des parlementaires, des maires ou encore des secrétaires départementaux », (l’article ne dit pas combien), ont vu échouer la stratégie qu’ils ont mise en œuvre durant ces longues dernières années, stratégie qu’ils entendent poursuivre. Et que le nouveau cours du PCF incarné par la majorité de l’actuelle direction et Fabien Roussel a, depuis quatre ans, changé la donne politique non seulement à gauche mais dans notre pays.
Comment ? En partant des réalités vécues par la population en termes de classe, en les affirmant haut et fort, de manière audible, c’est-à-dire en quittant définitivement l’entre-soi répétitif et forcément satisfait des sachants. Oui, « L’affaiblissement des repères de classe favorise les tendances au repli et à la concurrence de tous contre tous » (base commune du Conseil national).
Je peux comprendre qu’on ait du mal à quitter une politique menée au cours de ces vingt dernières années c’est pourquoi il est nécessaire que nous approfondissions des questions que certains (dont des militants et des amis qui me sont chers) disent ne pas retrouver dans le texte de la base commune. Ainsi en est-il, par exemple, de mon camarade Jean-Jacques Barey pour qui ce texte « trop occupé à tresser des lauriers à la direction sortante et à son Secrétaire national fait complètement l’impasse sur les difficultés - le mot est faible – rencontrées par notre parti depuis le dernier Congrès. »
Soyons sérieux, alors que la base commune consacre cinq pages et demie au bilan 2018 -2023, je cherche encore dans « Urgence du communisme » la moindre trace de bilan.
Evidemment, personne ne peut réduire le texte alternatif à un seul message, fusse-il essentiel, comme « Nous avons eu tendance à prioriser les luttes sociales » page 16, si seulement ! ou bien encore page 25 : « Démocratiser la Nupes pour une dynamique populaire majoritaire ». Or, c’est un fait, que ce qui en est retenu me paraît être concentré ici par les mots d’un jeune camarade, après que j’ai fait suivre le texte alternatif en question, comme il est normal, au groupe dirigeant de ma section. « Franchement, c’était déjà n’importe quoi de base mais continuer à vouloir nous soumettre à la FI et nous dissoudre, ça commence à relever du clinique. L’urgence et notre ambition doit être de renforcer notre parti et la gauche de manière large, face à la montée de l’extrême droite. Ça ne peut se faire dans la dilution… Hâte de trancher cette question et d’avancer dans la lignée de notre choix pour les présidentielles. » Les réactions des autres camarades sont de la même teneur
Pour ma part, je ne peux que partager le point de vue exprimé par Daniel Cirera dans sa contribution « Reconquérir les classes populaires » qui dit : « Il n’y a donc pas dans le débat actuel une confrontation entre « dogmatisme identitaire », « universalisme dépassé », « ouvriérisme » et ouverture à la diversité des mouvements qui traversent la société. Il y a débat sur les conditions de la constitution d’une force majoritaire en capacité de gagner du pouvoir pour imposer ses choix. »
Qu’il y ait des différences, des divergences, est normal, cependant pour avancer concrètement le mieux serait, me semble-t-il, d’enrichir le texte majoritaire dit de Base commune en faisant davantage confiance à l’intelligence collective des communistes. Autrement dit et sans jeu de mots, en faisant davantage confiance à la base qui a fait l’expérience des quatre dernières années…
Suivons le conseil de Bertolt Brecht, il n’y a pas à dissoudre le peuple ni à en élire un autre mais à renouer avec lui comme nous avons commencé à le faire depuis quatre ans afin d’y faire vivre une politique progressiste.
Oui, il y a urgence à ouvrir une perspective de gauche en France et, pour cela, il y a besoin d’un PCF réellement vivant et influent. Pour les communistes, travailler à partir du texte Base commune en est le plus sûr moyen.

Ne pas revenir en arrière !
C’est bien la première fois que je suis sollicité voire submergé via des courriels ou des appels sur les réseaux sociaux en faveur d’un texte d’orientation proposé pour un Congrès du Parti communiste français. On me dira tant mieux, c’est l’exercice de la démocratie. Soit ! A noter que la teneur de ces appels m’incitant à soutenir ce texte - « Urgence du communisme- ensemble pour des victoires populaires » semblent dénoter une certaine fébrilité, de mon point de vue, assez inattendue.
En outre, sur la manière, les prises de position que l’on me fait parvenir me font chaque fois l’effet d’émaner de ce que Roland Leroy appelait ironiquement « la fonction d’abord », celle qui use d’arguments d’autorité. Au demeurant, cette proposition alternative (« proposition qui exprime deux affirmations dont l’une exclut l’autre » Grand Robert) au texte adopté par le Conseil national en décembre : « L’ambition communiste pour de nouveaux jours heureux » ne me semble pas inintéressante en certaines de ses parties, mais que vise -t-elle ?
Par ailleurs, si comme le rappelle un article de L’Huma-magazine du 12 janvier les signataires du texte alternatif « sont majoritairement issus des soutiens de la précédente direction qui avait été devancée lors du dernier Congrès (avec 38% contre 42 %) », le même article oublie de spécifier que l’actuel Conseil national, dont la composition reflète la diversité du Parti d’il y a quatre ans, a cette fois voté le texte proposé à 58 %.
Que s’est-il passé depuis qui explique cette évolution ? Eh bien, ne pas le voir serait comme regarder la réalité avec des peaux de saucisson devant les yeux. Il s’est passé que les initiateurs de ce texte qui « compte nous rappelle l’article de L’Huma-magazine les anciens secrétaires nationaux Pierre Laurent et Marie-George Buffet, des parlementaires, des maires ou encore des secrétaires départementaux », (l’article ne dit pas combien), ont vu échouer la stratégie qu’ils ont mise en œuvre durant ces longues dernières années, stratégie qu’ils entendent poursuivre. Et que le nouveau cours du PCF incarné par la majorité de l’actuelle direction et Fabien Roussel a, depuis quatre ans, changé la donne politique non seulement à gauche mais dans notre pays.
Comment ? En partant des réalités vécues par la population en termes de classe, en les affirmant haut et fort, de manière audible, c’est-à-dire en quittant définitivement l’entre-soi répétitif et forcément satisfait des sachants. Oui, « L’affaiblissement des repères de classe favorise les tendances au repli et à la concurrence de tous contre tous » (base commune du Conseil national).
Je peux comprendre qu’on ait du mal à quitter une politique menée au cours de ces vingt dernières années c’est pourquoi il est nécessaire que nous approfondissions des questions que certains (dont des militants et des amis qui me sont chers) disent ne pas retrouver dans le texte de la base commune. Ainsi en est-il, par exemple, de mon camarade Jean-Jacques Barey pour qui ce texte « trop occupé à tresser des lauriers à la direction sortante et à son Secrétaire national fait complètement l’impasse sur les difficultés - le mot est faible – rencontrées par notre parti depuis le dernier Congrès. »
Soyons sérieux, alors que la base commune consacre cinq pages et demie au bilan 2018 -2023, je cherche encore dans « Urgence du communisme » la moindre trace de bilan.
Evidemment, personne ne peut réduire le texte alternatif à un seul message, fusse-il essentiel, comme « Nous avons eu tendance à prioriser les luttes sociales » page 16, si seulement ! ou bien encore page 25 : « Démocratiser la Nupes pour une dynamique populaire majoritaire ». Or, c’est un fait, que ce qui en est retenu me paraît être concentré ici par les mots d’un jeune camarade, après que j’ai fait suivre le texte alternatif en question, comme il est normal, au groupe dirigeant de ma section. « Franchement, c’était déjà n’importe quoi de base mais continuer à vouloir nous soumettre à la FI et nous dissoudre, ça commence à relever du clinique. L’urgence et notre ambition doit être de renforcer notre parti et la gauche de manière large, face à la montée de l’extrême droite. Ça ne peut se faire dans la dilution… Hâte de trancher cette question et d’avancer dans la lignée de notre choix pour les présidentielles. » Les réactions des autres camarades sont de la même teneur
Pour ma part, je ne peux que partager le point de vue exprimé par Daniel Cirera dans sa contribution « Reconquérir les classes populaires » qui dit : « Il n’y a donc pas dans le débat actuel une confrontation entre « dogmatisme identitaire », « universalisme dépassé », « ouvriérisme » et ouverture à la diversité des mouvements qui traversent la société. Il y a débat sur les conditions de la constitution d’une force majoritaire en capacité de gagner du pouvoir pour imposer ses choix. »
Qu’il y ait des différences, des divergences, est normal, cependant pour avancer concrètement le mieux serait, me semble-t-il, d’enrichir le texte majoritaire dit de Base commune en faisant davantage confiance à l’intelligence collective des communistes. Autrement dit et sans jeu de mots, en faisant davantage confiance à la base qui a fait l’expérience des quatre dernières années…
Suivons le conseil de Bertolt Brecht, il n’y a pas à dissoudre le peuple ni à en élire un autre mais à renouer avec lui comme nous avons commencé à le faire depuis quatre ans afin d’y faire vivre une politique progressiste.
Oui, il y a urgence à ouvrir une perspective de gauche en France et, pour cela, il y a besoin d’un PCF réellement vivant et influent. Pour les communistes, travailler à partir du texte Base commune en est le plus sûr moyen.