Valère Staraselski

Salon du livre de Vierzon : "Il faut être un militant du livre"
Benoît Morin - Le Berry républicain - 21 novembre 2021

Face à internet et au livre numérique, les auteurs plébiscitent le livre en papier et la rencontre avec les lecteurs. C’était le cas, samedi 20 novembre, au 9e Salon du livre de Vierzon.

Après deux ans d’absence, la littérature a fait son grand retour, samedi 20 novembre, au centre de congrès de Vierzon, pour le 9e Salon du livre. Plus de quarante auteurs avaient fait le déplacement. Malgré internet et les livres électroniques, le Salon du livre demeure incontournable pour la totalité des auteurs que nous avons interrogés. Pour l’historien Alain Denizet, de Dreux (Eure-et-Loir), présent à Vierzon pour la première fois, " ce Salon est irremplaçable. Nous défendons nos livres et nous rencontrons nos lecteurs. "
" Le Salon permet la rencontre directe, le contact, renchérit Jean-Pierre Portevin, auteur de Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher), lui aussi présent pour la première fois. Et on voit les livres. "

De l’inspiration au Salon

Même son de cloche pour Anne Dumergue, une auteure jeunesse de Montaigu-Vendée (Vendée), qui vient pour la troisième fois à Vierzon : " Nous avons des lecteurs qui nous ont contactés par internet et qui profitent du Salon pour nous voir en vrai."

L’écrivain Valère Staraselski, qui a des attaches à Genouilly, indique que les Salons du livre peuvent même devenir des sources d’inspiration. C’est en effet après avoir rencontré un expert en bois qu’il a publié "Sur les toits d’Innsbruck", en 2015.
Mais si le Salon vierzonnais reste incontournable, c’est aussi pour son accueil. « Les organisateurs, qui sont bénévoles, nous accueillent comme des rois, se félicite Christophe Prat, patron des Éditions Ella, à Chartres (Eure-et-Loir). C’est un Salon absolument formidable, donc un immense plaisir d’être à Vierzon, car le public est lui aussi formidable. C’est une journée de pur bonheur. "

Anne Dumergue le confirme : " C’est toujours un Salon réussi. On s’y sent bien et les lecteurs sont au rendez-vous. » L’événement fait encore l’admiration de François Carré, originaire de Vierzon. Le président de l’association Double Cœur est présent chaque année sur l’événement : « J’aimerais bien qu’il y ait un Salon du livre à Bourges. "

Du côté des visiteurs, pas question non plus de faire l’impasse sur cette manifestation. C’est le cas d’Alison et Yanis, de Méreau, venus avec leurs enfants, Hugo et Malo, comme tous les ans. " venons pour les enfants, pour maintenir l’accès à la culture et échapper aux jeux vidéo ", indique Alison. Hugo et Malo ont opté pour des ouvrages jeunesse de l’auteure, Anne Dumergue.
De plus, les exposants sont tous convaincus de l’avenir du livre papier. Anne Dumergue, auteure jeunesse, l’a particulièrement remarqué chez les enfants : " Le moment où l’on lit est un moment où l’on peut se retirer de l’écran, et cela fait du bien. " Alain Denizet n’est pas inquiet non plus par le développement
du livre numérique : " Depuis dix ans que l’e-book existe, cela n’a pas concurrencé
sérieusement les livres. "

Des lecteurs profitent du Salon pour nous voir en vrai.
Mais si tous les auteurs interrogés sont optimistes pour l’avenir du livre, Valère Staraselski insiste sur la nécessité de donner l’envie de lire aux jeunes. Ainsi, trois fois par an, il rencontre des élèves de CM1 et CM2 à Mons-en-Baroeul (Nord). " Je les aide bénévolement à écrire un livre, indique-til. Ils font aussi les illustrations. Il faut être un militant du livre ! "

En attendant, Jean Catinaud, cheville ouvrière du Salon, annonce qu’il y aura une 10e édition en 2022 : " Sur les Salons, nous avons des gens qui aiment le livre. Nous avons envie de continuer. Le livre a encore de belles années devant lui. "