1909-2009, UN SIECLE DE VIE OUVRIERE
Denis Cohen, Valère Staraselski, Le Cherche-Midi, 176 pages, 30 euros.
Le journal de la vie des ouvriers
La Vie ouvrière, le journal émanant d’une tendance de la CGT avant de devenir celui de la confédération tout entière, est allé jusqu’à dépasser par son tirage, dans les années 1960, Paris Match. Et ce titre est resté associé à l’image du militant distribuant le journal à la sortie des usines. C’est que La Vie ouvrière a toujours voulu être, bien sûr, le journal de la vie des ouvriers, miroir de leur quotidien et de leurs luttes, mais aussi le creuset de la pensée militante anticapitaliste.
Dans un contexte général de crise de la presse et des médias écrits, La Vie ouvrière décide, aujourd’hui de doubler la mise, en quelque sorte, et de transformer son magazine mensuel en quinzomadaire pour accompagner la mutation syndicale, contribuer à la visibilité de la centrale et pour favoriser la formation des militants. Ce renouveau de pugnacité est inauguré par la publication de cet ouvrage, à l’occasion du centenaire du journal.
Au-delà des aspects stratégiques, et même des aspects idéologiques, le livre nous offre un condensé de la rhétorique et de l’esthétique sociale au fil des décennies, en rassemblant documents, photos et fac-similés depuis la création du journal. Plus qu’une simple orchestration des luttes partisanes, il témoigne de l’inquiétude des hommes face aux bouleversements politiques et économiques.
P.R.