"Qui méprise le peuple n’a aucune exigence envers lui. Le plus souvent, il l’ignore ou bien le moque. Mais qui méprise le peuple ne possède pas non plus d’exigence envers soi-même et cultive, du reste, souvent l’anti-intellectualisme. Que ce peuple soit menacé d’être réduit à l’idéologie consumériste n’est visiblement pas fait pour déranger le petit bourgeois de gauche ou le petit bourgeois de droite qui vit, après tout, assez tranquillement dans le système économique et politique tel qu’il est." Ainsi s’exprime Valère Staraselski dans une chronique intitulée Salauds de pauvres, l’un des textes publiés dans son livre Face aux nouveaux maîtres. On l’a compris, Valère Staraselski ne donne pas dans la gauche caviar. Ce spécialiste d’Aragon que L’Événement du jeudi présentait à la parution de son premier roman, en1990, comme "un profil idéal, façonné avec opiniâtreté à la grande école du militantisme politique", réunit ici un choix d’article, d’entretiens, de chroniques, parus dansL’Humanité, Libération, Témoignage chrétien mais aussi sur les sites Communisme 21, La faute à Diderot, etc. Et c’est toujours pertinent et éclairé.
PHILIPPE LACOCHE
« Face aux nouveaux maîtres », Valère Staraselski, préface de Vincent Ferrier, L’Harmattan, 238 p. ; 24 euros.