Valère Staraselski

L’Adieu aux rois, Paris janvier 1794
Plus réalistes que royalistes - Alfred Eibel
Service Littéraire - juin 2014

Trois compères décident en 1794 d’effacer les vestiges de la royauté

Le samedi 4 janvier 1794, dans l’après-midi, trois compères rêvent d’effacer les vestiges de la royauté, détruire jusqu’au souvenir des rois de France. Ils font appel à Ferdinand Gautier, fervent catholique, royaliste convaincu et témoin oculaire des profanateurs. Valère Staraselski réveille la mémoire. Comment les cercueils furent ouverts, comment les effigies en marbre des époux royaux furent pulvérisées.
Lebrun chantait :"Purgeons le sol des patriotes/ Par les rois encore infecté". Robespierre, d’une intransigeance hautaine, écrivait :"Le roi est inviolable par une fiction ; les peuples le sont par le droit sacré de la nature". Les trois compères écoutent. Comment une couronne et un sceptre furent trouvés dans un tombeau ; des visages aux traits à peine altérés ; des cercueils vidés de leur contenu ; parfois on découvre des corps presque intacts ou en décomposition, ou en putréfaction liquide tel le corps deMarie de Médicis avec ses cheveux. Une fonderie avait été installée sur place pour les cercueils de plomb. Gautier note tout dans les moindres détails. Le personnage de Robespierre apparaît ici mesuré, honnête, indulgent, animé par la passion du devoir et par-dessus le marché, incorruptible, ce qui ne plaît pas à tout le monde. On murmurait : le voici d’une probité révoltante ! Robespierre a encore le temps de dire : "Je suis fait pour combattre le crime non pour le gouverner".
Neuf jours de cauchemar cernés avec efficacité par Valère Staraselski.

L’Adieu aux rois, de Valère Staraselski

Le cherche midi, 232 p. 16€

*Ecrivain et journaliste, dernier ouvrage paru : "De passage à Paris" chez Finitude.