La Fête de l’Humanité 80 ans de solidarité Valère Staraselski (Le Cherche Midi)
Pour célébrer les 80 ans de la Fête de l’Humanité, créée le 7 septembre 1930 par Marcel Cachin, directeur de L’Humanité, Valère Staraselski propose un historique illustré de ces huit décennies. Elle revient sur tous les faits internationaux et nationaux de cette période. Sur le plan musical, cette fête, à la fois joyeuse et militante - même si tous les participants, côtés public et artistes, ne sont pas communistes - a généré des concerts, dont certains sont entrés dans la légende. Cela débute en 1938 avec Charles Trenet, jusqu’à 2009 avec Deep Purple, Julien Clerc, maxime Le Forestier, les Wampas. Ce luxueux ouvrage donne le détail de toutes les manifestations, avec leur contexte historique et social, et l’inventaire de tous les artistes participants. Comme Henri Salvador en 1949, avec reproduction d’une interview, avec caricature, dans L’Humanité. En 1955, on installe un comptoir du disque où les vedettes signent leurs 45, 33 et encore 78 tours, une tradition héritée de la défunte Kermesse aux Etoiles. Parmi les chanteurs qui ont honoré chaque mois de septembre (de Vincennes à La Courneuve) figurent Léo Ferré, Jacques Brel, Claude Nougaro, Serge Reggiani... C’est en 1963, année de la création de la revue communiste Nous Les Garçons Et Les Filles, que rock, twist et yéyé font leur entrée. Même si le duo Franck et Johnny s’y produit dès 1961. En 1963, Claude François et les Chaussettes Noires côtoient Brel et Patachou, Frida Boccara et Alain Barrière. Un florilège défile devant la foule immense : Richard Anthony, Annie Cordy, Francis Lemarque, Charles Trenet de retour en 1965 tout comme Eddy Mitchell (qui reprend alors « La Mer » à Bobino), les Moody Blues, Adamo, les Charlots, Jacques Dutronc, Aphrodite’s Child, Pink Floyd, Michel Polnareff, Nino Ferrer, Nicoletta, Ray Charles, James Brown, Charles Aznavour, Stray Cats, etc. Par contre, Jhonny n’a pas chanté le 10 septembre 1966, jour de sa tentative de suivide, alors que Hugues Aufray, le 11, réjouit l’assistance. L’Idole y est passée en 1985 (avec Diane Dufresne, Bashung, etc.) et en 1991 (Stranglers, Pigalle, Manu Dibango...). Pour les Who, la légende de couverture indique 9 ou 10 septembre 1972 : c’est le 9 (le 10 au Palais d’Hiver de Lyon). Et ce n’est pas leur première apparition en France, où ils sont venus en 1965, 1966 et 1970. On ne peut que se réjouir des photos des artistes cités ici, en pleine action. Beaucoup d’affiches sont reproduites, ce qui ajoute encore un peu plus. Autre constatation, tant en 1963, avec les Chaussettes, qu’en 1965, Eddy n’est pas mentionné sur l’affiche ! Un ouvrage passionnant.
Christian NAUWELAERS