La Fête de l’Humanité, 80 ans de solidarité

« C’est dimanche, jour de repos avec personne sur le dos »... Nous sommes le 7 septembre 1930, et la première Fête de l’Humanité sort de terre. Déjà, le « quotidien des prolétaires français », selon l’expression de son directeur Marcel Cachin, a besoin d’argent pour vivre. D’où l’organisation de cette première Fête du journal fondé par Jaurès, qui va devenir peu à peu le plus grand rassemblement festif et politique de France, un moment de liberté pour ses participants.

Valère Staraselski décrit la découverte à travers la première Fête de l’Humanité par une classe ouvrière qui travaille dix heures par jour, sans vacances, d’« un temps où chacun compte pour un » et où « règne une permanence de la solidarité ». En 1954, au moment où les luttes d’indépendance, soutenues par le PCF, prennent forme, cette solidarité franchit un cap supplémentaire avec la création de la Cité internationale. Dans les années 1960, tandis que les annonceurs publicitaires commencent à arriver, l’auteur raconte avec amusement qu’un marchand de pianos parvient à vendre huit de ses instruments pendant la Fête. Valère Staraselski fréquente « l’Huma » depuis plus de 35 ans, il l’a vu changer avec la société, tout en conservant sa capacité à être « un lieu d’échanges sans frontières d’âge ou de milieu social » révélateur d’une volonté « d’être ensemble autrement ».

La Fête de l’Humanité, 80 ans de solidarité,
de Valère Staraselski, 176 pages, 32 euros.
publié aux éditions du cherche midi.