Valère Staraselski

La Fête de l’Humanité Comme un air de liberté
La fête de l’Huma veut-elle encore dire quelque chose ?
11 septembre 2015

(R)EVOLUTION - La fête de l’Huma, qui démarre ce vendredi, n’aurait pas perdu son âme, politique plus que festif, à en croire plusieurs communistes interrogés par metronews. Des communistes encore amoureux de l’esprit si particulier qui règne à La Courneuve pendant 3 jours.

La fête de l’Huma n’aurait pas perdu ses valeurs.La fête de l’Huma n’aurait pas pmetronews erdu ses valeurs. JACQUES DEMARTHON / AFPPhoto :
Quatre-vingt cinq ans après sa création, que reste-t-il de la fête de l’Humanité, qui ouvre ses portes ce vendredi ? Un festival parmi d’autres en Ile-de-France, juste après Rock-en-Seine, qui permet d’attaquer la rentrée en douceur ou un rendez-vous pas comme les autres dans lequel flotte encore ce parfum d’engagement politique si particulier ?

Pour y répondre, a contacté Valère Staraselski, un écrivain communiste auteur notamment de La Fête de l’Humanité : 80 ans de solidarité. Celui-ci est formel : "Il y a une partie consumériste de nos jours, mais la dimension politique de l’événement est encore très présente. Oui, la partie ’fête’ a pris le dessus sur le reste, mais les festivaliers sont en contact, à un moment ou à un autre, avec l’âme politique de la fête de l’Huma". Ian Brossat, maire adjoint communiste de Paris en charge du Logement abonde dans ce sens : "Nombre de personnes qui viennent ne sont pas communistes, mais c’est l’occasion pour eux de découvrir le parti et les débats qui y sont organisés."

Une fête (encore) à forte connotation politique

Mais quelle est cette âme politique ? Une âme composée de solidarité et d’entraide, de débats et de fête. À l’origine, comme l’explique l’auteur, la fête de l’Huma est un rendez-vous organisé en 1930 pour défendre le journal L’Humanité, en difficulté financière. La fête est peu prise au sérieux à ses débuts, avant de prendre son envol en 1936. Elle prend alors la forme d’un rendez-vous qui se veut populaire, politique, militant et culturel, qui peut attirer jusqu’à 600.000 personnes. Et peu importe que les artistes soient plus ou moins engagés. "Je fais la fête de l’Huma depuis 20 ans, c’est un rendez-vous incontournable pour moi. Sur les scènes, il y a toujours eu une programmation éclectique de groupes qui n’étaient et ne sont pas forcément proches du PCF", assureIan Brossat.

Ainsi, pour l’élu comme pour l’auteur, l’événement serait loin d’être dévoyé. "Il a changé, certes, mais il est fidèle aux valeurs de 1930 lorsqu’il s’agissait de défendre le journal et de faire passer des messages politiques", assure Valère Staraselski. "Et il y a toujours un esprit propre à la fête de l’Huma, un esprit de solidarité intense" ajoute, pour sa part, l’élu parisien. "La fête de l’Huma, c’est trois jours où l’on échappe à l’horreur économique. On y trouve des rapports humains très particuliers. Il y a un mélange des classes sociales très fort, avec une forte présence des classes ouvrières", conclut l’auteur. L’esprit de la fête de l’Huma ne semble donc pas mort. A vous d’en juger, entre vendredi et dimanche, du côté de La Courneuve.