Dernier roman de Valère Staraselski, "Le Parlement des cigognes" une poignante leçon d’histoire
"Le Parlement des cigognes" est le neuvième roman de Valère Staraselski, auteur d’ "Une Histoire française", de "L’adieu aux rois", d’ "Un homme inutile"... et de "Sur les toits d’Innsbrück" paru en 2015.
L’auteur
Né le 18 janvier 1957 à Créteil, écrivain, essayiste français, également journaliste, c’est en 1990 que parait son premier roman : « Dans la folie d’une colère très juste » aux Editions Messidor.
Ce libre commencé en novembre 1985 fut achevé en juillet 1987, et ce n’est qu’en avril 1990, que le jour de la chute du mur de Berlin, l’auteur reçoit de son éditeur L’Harmattan, le feu vert pour le publier ; l’année où le PCF fête ses 70 ans.
En 2009, il publie : "La fête de l’Humanité, 80 ans de solidarité" aux Editions du cherche midi et en 2015 : "La fête de l’Humanité, comme un air de liberté"
C’est cette même année 2015 que nous l’avons rencontré dans la cadre de "Lire à Limoges" pour la sortie de son roman "Sur les toits d’Innsbrück" où nous l’avons suivi avec une randonneuse passionnée qui nous a fait découvrir les Alpes autrichiennes où hommes et animaux vivent ensembles en harmonie avec la nature.
L’Histoire par le témoignage
Cracovie 2017 : A l’occasion d’un stage de perfection, douze jeunes français se retrouvent pour un séjour en Pologne. Ils ont tous moins de 25 ans et sont "censés devoir s’essayer à déjouer les nombreux pièges que renferment les métiers de l’hôtellerie et à renforcer leurs bases."
A leurs yeux, tout parait charmant, l’endroit est chaleureux et ils découvrent avec plaisir l’originalité de Cracovie, ville royale, ainsi que l’Europe Centrale. Toutefois, Rue Heltmana, au numéro 22, ils passent devant l’ancienne résidence d’Amon Göth, l’un des directeurs du camp de travail de Plaszow, construit en 1942 par les nazis à l’emplacement de deux cimetières juifs et qui devait devenir en 1944 un camp d’extermination. Ce camp, c’est lui que l’on voit dans le film de Spielberg "La liste de Schindler" leur confirme le jeune David et Amon Göth "celui qui tire au fusil à lunette, depuis le balcon de cette maison, sur les prisonniers dans le camp." ajoute-t-il. Ce lieu rappelle également qu’ en 1943, lorsque que le Ghetto de Cracovie situé à Podgorze fut fermé, les survivants juifs furent conduits ici où ils furent massacrés : l’horreur ! L’espérance de vie y était de quatre semaines ce qui a fait dire à l’un des juifs rescapés sauvés par Schlindler : "Voir Göth, c’était voir la mort."
Poursuivant leur visite, le groupe découvre, au premier étage de l’ancienne Halle aux draps » de Cracovie un petite galerie de peinture (tout au plus trois au quatre
Salles)°. C’est là qu’ils rencontrent un vieillard insolite, portant nœud papillon et canne à pommeau. Il est immobile devant un tableau représentant des cigognes. Qui est cet homme qui va accepter de leur raconter, lui un des 30 000 rescapés juifs polonais des trains de la morts, une partie de sa vie. A travers son récit, les jeunes vont découvrir que, si la Pologne compte le plus grand nombre de « Justes » , une autre partie de la population du pays a cautionné des monstruosités orchestrées par l’occupant nazi.
Au fil de la discussion avec Monsieur Zygmut, ils apprennent que ce qui l’a sauvé dans cette période de fuite et d’errance qui débuta le 13 mars 1943 , "c’est de ne jamais s’éterniser au même endroit". Embarqué dans des trains à raison de 150 par wagon, il réussit à s’échapper et c’est alors qu’il commence un véritable lutte pour sa survie. C’est-ce qu’il dévoile à son jeune auditoire. Mais pourquoi, de nos jours revient-il à Cracovie et s’installe-t-il devant ce tableau nommé "Le Parlement des cigognes" ? Sans doute, confie t-il, "parce que les cigognes forment un ensemble... Sûrement qu’elles se chamaillent, mais au moins vivent elles en paix, comme il est d’usage dans une démocratie." C’est pourquoi, le vieil homme a remis les pieds sur cette terre de Pologne où il est né et qu’il a quitté en 1946, pour revoir en 2017 Cracovie, mais aussi l’original de ce tableau de Malecki, aquarelliste autodidacte.
Les paroles de Zygmut sont inspirés de témoignages réels, livrés aux autorités polonaises et qui ont été publiées en France dans plusieurs ouvrages, notamment aux Editions Calman-Levy, dans la collection "Mémorial de la Shoah".
A travers ce roman Valère Staraselski donne aux lecteurs une poignante leçon d’histoire.
Sortie du livre le 24 août 2017 aux Editions du « Cherche Midi.
Josette Balanche