Au fil des essais et des romans (c’est son cinquième), l’oeuvre de Valère Staraselski prend corps et finesse, profondeur aussi. Ce toqué d’Aragon dresse le portrait d’un pianiste qui, lors d’un voyage à Prague, se souvient de son enfance. Placé chez sa tante dans les années 1960, Joseph Esperandieu doit supporter les hivers rudes de Seine-et-Oise, la méchanceté de Sournoise, la tyrannie de Willy, sa teigne de cousin. C’est l’histoire racontée, vivace comme une fantaisie de Schubert, d’un enfant mal-aimé sauvé par la musique.
L’Humanité - 23 octobre 2008 Luc Vigier
Par un soir d’hiver glacial, Joseph Esperandieu attend l’autocar qui doit l’emmener de Paris à Prague. L’attente l’emporte inéluctablement sur les chemins d’une enfance tourmentée, dans les années 1960, lorsqu’avec sa sœur Marjolaine, il fut placé chez son oncle Roland et sa tante « Sournoise (...)
Un roman nostalgique aux couleurs pastel, « Nuit d’hiver » ? Pas vraiment à mon sens. Mais plutôt le récit pathétique d’une enfance brisée, martyrisée sur fond d’identité volée ou niée pour le petit Joseph Esperandieu. La quête de l’identité perdue est un thème récurrent chez Valère Staraselski, mais c’est (...)
Enfance d’humiliation et de fureur, où la bêtise crasse, voire la perversion, le disputent au dénuement et à la solitude, plaçant l’enfant « dans l’obligation de se battre le dos au mur ». Un combat incessant au milieu de déchaînements de violence avec pour seuls havres de paix l’école de madame (...)
Mais si je dis que l’écriture de Valère Staraselski bouge sur ses bases, c’est que j’y lis une volonté de saisir de manière beaucoup plus compacte les instants décisifs d’un psychisme, d’une personnalité, d’un caractère. Si l’écriture à mon sens bouge sur ses bases, c’est que l’espace mental de l’enfance (...)
Au fil des essais et des romans (c’est son cinquième), l’œuvre de Valère Staraselski prend corps et finesse, profondeur aussi. Ce toqué d’Aragon dresse le portrait d’un pianiste qui, lors d’un voyage à Prague, se souvient de son enfance.
Ceux qui dès l’enfance sont imbibés de musique savent qu’elle seule rappelle de manière prégnante les étapes de notre vie passée. L’enfance de Joseph Espérandieu dans un village de France immobile. Pas pour longtemps. Dans la tête de l’enfant s’installe une rivalité, entre son monde à lui et la réalité. La (...)
Placé en famille d’accueil vers l’âge de trois ans Joseph subira une existence insupportable qu’il assuma fatalement faute de connaître autre chose, faute de comparaison... Et parce que dans la pire obscurité Joseph a toujours tenté de déceler l’infime rayon de (...)
Pour la fiction, le besoin d’imaginaire est tellement pressant en moi que devant la page blanche, cela s’impose. C’est une vision des choses, du réel de mon esprit que j’accepte, que je prends au sérieux et que j’essaie de mettre en texte, en roman. Donc, dans ce moment-là, je baigne dans cette (...)
C’est moi sans doute, mais l’enfance de Joseph est plus douce. La mienne était bien pire. Si je l’avais écrite, les gens n’auraient pas voulu me croire, ce n’est pas un récit, c’est un roman, avec une part d’autobiographie, édulcorée. C’est ce que Boris Cyrulnik nomme la résilience, le sujet du livre, et (...)
Joseph Esperandieu ,38 ans, pianiste de métier, est à la Gare routière de Gallieni dans l’Est parisien en partance pour Prague, pour une semaine de vacances, comme chaque début d année lorsqu’il apprend par un appel téléphonique de Gracieuse enfin Marielle sa cousine le décès de Jacqueline Rigal dite (...)