Ceux qui dès l’enfance sont imbibés de musique savent qu’elle seule rappelle de manière prégnante les étapes de notre vie passée. L’enfance de Joseph Espérandieu dans un village de France immobile. Pas pour longtemps. Dans la tête de l’enfant s’installe une rivalité, entre son monde à lui et la réalité. La comtesse de Ségur est de la partie, la magie des Mémoires d’un âne.
L’enfant à une jambe à l’Est de l’Europe et l’autre dans cette campagne perdue qui peu à peu est envahie de voitures. « La campagne définitivement ». Joseph l’adopte, avec son catéchisme et le Dieu invisible en sentinelle. Valère Staraselski a trouvé le juste équilibre entre le moral, l’intelligence, la science de l’âme et le sens du merveilleux, qu’il ressuscite dans une langue simple et belle.
Alfred Eibel
La Revue littéraire - Automne 2008