Valère Staraselski

Sur les toits d’Innsbruck
"Écrire pour "atteindre la vérité" - Vincent Michel
Le Berry Républicain - 14 janvier 2015


L’actu littéraire dans le Berry - Roman

Une randonneuse, un expert en bois. Une rencontre, sur les hauteurs du Tyrol... Avec Sur les toits d’Innsbruck, son huitième roman à paraître demain, l’écrivain et essayiste Valère Staraselski, habitant de Genouilly, signe une véritable célébration de la nature.


Votre roman a pour décor les Alpes autrichiennes. Pourquoi ce choix ?


Car c’est un cadre idyllique. Les Autrichiens ont su garder un environnement à mesure humaine, avec une agriculture raisonnée... C’est un petit paradis sur terre. J’ai fait aussi ce choix de manière provocatrice. L’Autriche est le pays d’Europe où le chômage des jeunes est le plus faible. Où l’on réussit à maintenir les fachos à distance. Nous devons dire à nos dirigeants : « Ouvrez les yeux, il se passe des choses, à côté ! »


Au fil des pages, vous évoquez le réchauffement climatique, la pollution... Les questions environnementales vous préoccupent-elles ?


Je suis effrayé par les files de voitures des grandes villes. Depuis la moitié du XXème siècle, il y a un problème avec le consumérisme illimité. Je ne charge pas les gens, mais il y a tout de même une question de responsabilité individuelle. Quand j’étais rédacteur en chef du mensuel CCASInfos (*), je me suis intéressé à ces problèmes. On sait aujourd’hui que toutes les énergies fossiles aboutissent au réchauffement. Il faut vite chercher autre chose.

Le retour à la nature, comme l’envisage l’un de vos personnages, est-il une solution ?


Ce n’est pas la seule. Mais on est obligé d’en passer par là. Il y a un problème avec la nature. On en est coupé. Allez expliquer à un enfant des villes que le lait qu’il boit dans une brique de carton vient d’une vache ! Faire l’expérience de la nature est irremplaçable.

Pourquoi écrire ? Pour faire passer un message ?

J’ai commencé à écrire à vingt-huit ans, après une psychanalyse et après avoir rencontré mon père. L’analyste m’a dit que le père, c’est la parole. Il y a donc un lien... Chez les écrivains, on constate souvent un problème psychanalytique, et l’écriture est un moyen de survie ! D’une part, j’écris les livres que j’aimerais lire. La seconde raison, c’est qu’ils me permettent d’être écouté. Je crois, comme Aragon, à qui j’ai consacré une thèse, que le roman est un moyen de connaissance, un moyen pour atteindre la vérité.

(*) Magazine de la Caisse centrale de l’activité sociale des salariés des industries gazières et électriques.

Vincent Michel

Pratique :
Sur les toits d’Innsbruck, Éditions du Cherche-Midi, 142 pages, 12,50 euros. L’auteur sera présent au 11ème [salon du livre de Bourges>http://www.bourges-tourisme.com/evenements/2015-01/], les 31 janvier et 1er février.