Invité sous le chapiteau de « Lire à Limoges », Valère Staraselski a présenté « Sur les toits d’Innsbruck », son dernier roman paru en janvier 2015 aux éditions du cherche midi.
Ecrivain et essayiste, l’auteur, né à Créteil en 1957, entre jeune dans le monde du travail, exerçant denombreux métiers avant de devenir attaché parlementaire au Sénat, chargé de cours à l’Université, chef de Cabinet dans une municipalité, et aujourd’hui Directeur de la Culture au sein de la CCAS des
industries électriques et gazières. En 1966, il obtient une licence d’histoire, puis un doctorat de lettres à l’Université de Paris VIII. Docteur es lettres, il est membre du comité d’honneur de la Société des Amis d’Elsa Triolet et de Louis Aragon.
Pour cet auteur : « qui ne connaît pas les Alpes ne connaît pas la beauté du monde » et pour Katerine Wolf, une randonneuse passionnée, il y a un paradis sur terre et il se trouve dans les Alpes d’Autriche, là où l’homme et les animaux vivent ensemble, depuis longtemps en harmonie avec la nature. C’est là, au cœur de ces montagnes qui surplombent la ville d’Innsbruck, au Tyrol, que Louis Chastanier, un Français expert en bois, rencontre la jeune femme et que leurs randonnées vont nous réserver quelques surprises, entre autres l’anticonformisme de Louis et la découverte d’un chevreuil blessé. Car lorsqu’un marcheur croise un autre marcheur, ils parlent d’aujourd hui, de l’avenir de la planète, des êtres qui y vivent, comme de la végétation qui les entoure. C’est ainsi qu’ils nous font découvrir les époustouflants paysages du Tyrol qu’agrémente le son magique des clarines du bétail dans les alpages. Et de s’interroger : Cette montagne restera- t-elle un des seuls refuges possibles dans un monde de plus en plus brutal et promis à des catastrophes économiques, sociales et écologiques ? En privilégiant la nature, ce roman nous la fait apprécier davantage et nous invite à élargir notre regard sur les enjeux contemporains et l’indispensable lutte à mener pour lui sauvegarder sa biodiversité végétale, animale et humaine.
REVENIR À LA NATURE
C’est peut-être parce que les Autrichiens ont su garder un environnement à mesure humaine, avec une agriculture raisonnée, et que c’est le pays d’Europe où le chômage des jeunes est le plus faible, que l’auteur nous invite, à travers son roman, à penser qu’il serait peut-être bon de revenir vers cette nature dont nous nous sommes coupés.
Au fil de son récit, l’auteur pointe, pas à pas les ravages que notre monde exerce sur la nature qui l’entoure. Tout au long de ses promenades avec Katerine, il fait l’éloge des paysages qui les entourent et nous entraîne dans une douce rêverie qui peu à peu se transforme en réquisitoire.
L’aventure qu’il nous conte n’est-elle pas celle d’un de nos derniers refuges face à ces sociétés qui produisent de la désespérance, et leurs échanges nous permettent, le temps de leurs randonnées de mettre un peu de distance entre les paysages que nos randonneurs traversent et le monde économiquement et culturellement désastreux que vivent nos sociétés. Leur histoire oppose avec finesse la beauté de ces montagnes au coeur desquelles ils évoluent aux aspects abrupts d’un environnement dit moderne que l’homme exploite d’une manière irresponsable.
En célébrant la nature de façon raisonnable et réaliste, Valère Staraselski nous la fait aimer davantage et il réussit ce tour de force de concilier tradition et modernité.